Communiquer avec son chien n’est jamais évident. Notre langage diffère et notre communication en devient souvent compliquée, voire dénuée de moyens et nous nous retrouvons démunis.
Là où, dans un pays étranger, nous utiliserions nos gestes pour nous faire comprendre, avec notre chien, cela peut être vain…
Alors voici quelques principes essentiels pour vous aider dans cette tâche pas si compliquée finalement…
Comprendre la différence entre langage humain et langage canin
Un chien ne comprend pas nos phrases complexes. Il associe des mots à des actions ou à des situations. Il est donc important de choisir des signaux courts (demandes), toujours les mêmes, et de ne pas les modifier selon l’humeur ou le contexte. Par exemple, si vous utilisez « Léon viens », restez constant et évitez d’alterner avec « Léon ici » ou « Léon au pied » ou encore « Reviens Léon j’ai les même à la maison… » (pour ceux qui ont la ref). La cohérence est la clé.
Utiliser des signaux simples et cohérents
Puisque nous faisons malgré nous beaucoup d’anthropomorphisme (c’est la capacité de prêter nos émotions et réactions à nos amis les bêtes), imaginez-vous à leur place. Ne préféreriez-vous que l’on demande de mettre la table de façon polie telle que : « Peux-tu mettre la table stp ? » plutôt qu’un brutal : « Mets la table ! »
Tout comme nous, les chiens sont sensibles à l’intonation. Une voix joyeuse et encourageante incite à la coopération, alors qu’une voix dure ou agacée risque d’inhiber ou de stresser votre chien.
Un ton enjoué, parfois proche de celui que l’on adopte instinctivement avec un bébé (baby talk), est souvent le plus efficace. Gardez en tête que votre chien perçoit davantage votre énergie que vos mots, autrement dit si dans votre demande il y a de la joie et du plaisir, vous verrez que vous le communiquerez également à votre chien, qui sera ravi de pouvoir vous répondre de la même manière.
Associer la parole aux gestes
Il est inutile de répéter un signal quinze fois. Là encore mettez-vous à leur place : n’est-ce pas stressant de s’entendre dire plusieurs fois : « assieds-toi », « assieds-toi », « assieds-toi », « assieds-toi »… N’est-ce pas justement un comportement différent de celui de s’asseoir que nous avons envie de proposer ?
Il vaut mieux donner l’indication une seule fois, de manière claire, puis laisser à votre chien le temps d’y répondre. Répéter trop souvent brouille le message et peut même conduire votre compagnon à ignorer le signal. La patience est donc un élément essentiel de la communication.
Le langage du corps, un outil puissant
Votre chien lit vos gestes, vos postures et vos micromouvements bien plus que vos mots. Une main qui indique une direction, un corps qui s’incline légèrement ou un regard appuyé sont autant de repères pour lui. N’hésitez pas à associer un geste avec un signal pour l’aider à mieux comprendre votre demande mais là encore veillez à ce que chaque geste soit unique, sinon c’est l’embrouille assurée pour votre chien.
Valorisez les bons comportements
La communication n’est pas seulement une question de consignes données au chien. Elle passe aussi par la reconnaissance de ce qu’il fait bien. Un renforcement positif – félicitations, caresses, jeux ou friandises – encourage votre compagnon à reproduire le comportement attendu. N’hésitez donc pas à aider et encourager tous les bons comportements qu’il propose plutôt que mettre évidence les mauvais, ce n’est pas constructif pour lui.
Bannissez le non (seul)
Comme dit plus haut, nous avons souvent tendance à vouloir guider notre chien et surtout lui expliquer qu’il n’a pas pris la bonne décision en utilisant le non. Certains vont utiliser tellement souvent le « non » que le chien va finir par croire que c’est son prénom…
Donc plutôt que d’utiliser un « non »seul, utilisez plutôt un « non » plus un guide : « non, tu laisses », « non, par-là »…
L’idéal étant encore de bannir le « non » et d’utiliser simplement le signal souhaité : « tu laisses », « par-là »…
Apprenez-lui chaque signal individuellement
Il est également nécessaire de préciser (même si vous l’avez déjà compris) que chaque signal utilisé doit être travaillé en amont. On ne peut s’attendre à ce que votre chien comprenne que « tu laisses » c’est de renoncer à manger le petit bout de pain qu’il vient d’humer, et non de se faire tirer dans la direction opposée à ce même du bout de pain.
Tout comme nous avons pris le temps d’apprendre à parler et à lire, on ne peut pas s’attendre à ce que notre chien sache tout faire tout de suite et par lui-même… (je ne parle bien sûr pas ici de leurs comportements naturels qui sont innés).
Soyez attentif à ce que dit votre chien
Enfin, communiquer, ce n’est pas seulement parler, c’est aussi écouter. Votre chien s’exprime à travers de nombreux signaux : il détourne la tête, il baille, se lèche les babines ou remue la queue. Ces signaux traduisent son état émotionnel. Les observer et les respecter vous permettra d’ajuster vos demandes et de maintenir une relation basée sur la confiance.